La 5ème chronique du Règne de Nicolas 1er

Grâce soit rendue à Patrick Rambaud pour sa constance. Cette année encore, il est fidèle au rendez-vous. Sa 5ème chronique du règne de Nicolas 1er vient de paraître, et elle est aussi désopilante et vacharde que les précédentes.
Sidéré que ces concitoyens aient pu porter à la tête de la France Nicolas Sarkozy, un politicien qu'il n'a jamais porté dans son coeur, Patrick Rambaud a envisagé, un temps, de s'exiler. En souvenir de Victor Hugo  réfugié à Guernesey pour fuir Napoléon III, qu'il surnommait Napoléon le Petit ?
Puis, anticipant les désastres que ne manqueraient pas de provoquer le nouveau Monarque, Rambaud s'est résolu à en tenir la chronique dans la langue de Saint-Simon. S'inspirant en cela de  "La cour" d'André Ribaud, le feuilleton hebdomadaire du "Canard Enchaîné" dans les années 60. Ribaud imitait Saint Simon pour décrire la cour autour de Mon Général. Rambaud explique ainsi son choix : " Prendre un ton compassé et lointain permet de créer une distance avec ce que nous avons sous les yeux."  
Le pari est une fois de plus tenu. Pour en être convaincu, il suffit de lire l'adresse à l'attention de "Notre Déprimante Majesté", placée en exergue de ce cinquième tome :   

"ADRESSE A NOTRE DEPRIMANTE MAJESTE AFIN QU'ELLE PRENNE SES DISPOSITIONS ET LA PORTE
Incommensurable Seigneur, voyez avec clarté les choses comme elles sont, jusqu'à quels excès, quels malheurs, quels périls vous ont poussé votre penchant naturel, la satisfaction de vous-même. Gémissez-en utilement, courageusement et sauvez votre Etat en embrassant, par une pénitence également juste, le remède unique à tant de calamités présentes et à venir : dégagez, Sire."