Après avoir été viré de France Inter sur ordre de l'Elysée, Stéphane Guillon est cette fois-ci interdit de métro. L'affiche de son prochain spectacle a en effet été jugée "trop politique" (sic) par la RATP. Celle-ci craint-elle que Sarkozy débarque prochainement pour une tournée d'inspection dans le métro ? Ou qu'il annonce sa candidature depuis la station Barbès, pour faire plus peuple ?
En tout cas, Guillon peut se frotter les mains. L'occasion était trop belle pour l'humoriste de crier à la censure. Ce qu'il a fait sur son compte Twitter : "Je suis triste pour tous les gens qui travaillent avec moi sur ce spectacle (...) Nous n'avons aucune explication, les affiches ont été posées puis arrachées." Mais il aurait plutôt dû remercier l'organisme public qui lui a fait ainsi une belle publicité... totalement à l'oeil.
La société d'affichage JC Decaux a sauté sur l'occasion en annonçant la diffusion de l'affiche de l'humoriste "dans son intégralité et sur tous ses supports urbains", après validation par son comité d'éthique. L'annonce du trublion de "Salut les Terriens !" sera donc placardée sur les panneaux SNCF, les colonnes Morris ou encore les abribus de la capitale. Pour JC Decaux, le message politique n'a posé aucun problème puisque la société "commercialise son mobilier comme elle l'entend" précise un porte-parole de la mairie de Paris, au Figaro. Nul doute que les sondages calamiteux de Sarkozy ne sont pas étrangers au vent de liberté qui a soufflé sur le comité d'éthique du publicitaire, dont la proximité avec les pouvoirs publics constitue le fonds de commerce.
C'est à ce genre de détails qu'on comprend que pour le patronat Sarkozy a déjà perdu la présidentielle.
Guillon peut souffler : ni Sarko ni DSK seront à l'Elysée en mai.
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