Des voeux pieux... de candidat

Sous prétexte de voeux, c'est une vraie déclaration de candidature que nous a servie Nicolas Sarkozy hier au soir.  Celle d'un Président qui fait campagne pour sa réélection en faisant mine de gouverner au service des Français. Et d'un candidat qui découvre les problèmes du pays (le chômage, la désindustrialisation, le manque de croissance, etc.) sans avoir de solutions à leur apporter. A part des mesures, telles que la TVA sociale, qu'il s'est bien gardé de mettre en oeuvre durant son premier quinquennat. A se demander si c'est bien lui qui préside depuis bientôt 5 ans aux destinées de la France tant elle lui paraît étrangère.

Morceaux choisis

Sur le chômage, alors que les Bac + 5 sans travail ne se comptent plus, a-t-il ainsi ressorti la vieille lune de la formation remède au chômage : "Ceux qui ont perdu leur emploi doivent être l'objet de toute notre attention. Nous devons changer notre regard sur le chômage. Faire en sorte que la formation des chômeurs devienne la priorité absolue. Former et pas seulement indemniser, tel doit être notre but". Le chômeur profiteur de la solidarité de la nation n'est jamais loin.

Sur la désindustrialisation du pays, " il nous faut travailler en priorité pour la croissance, pour la compétitivité, pour la ré-industrialisation qui seules, nous permettront de créer des emplois et du pouvoir d'achat". Avec un euro sur-évalué de 30% par rapport au dollar, d'au moins autant face au yuan, autant dire que c'est mission impossible pour la France. Car la France n'est pas l'Allemagne, et si beaucoup sont prêts à payer 30% de plus le made in Germany, peu sont prêts à payer cette prime pour le made in France, à l'exception des produits de luxe.

Il a même osé ressortir de son chapeau le serpent de mer de la TVA sociale. Après l'avoir enterré manu militari et avoir saqué Borloo qui avait osé en parler entre les deux tours des législatives. "Le financement de notre protection sociale  ne peut plus reposer principalement sur le travail, si facilement délocalisable. Il faut alléger la pression sur le travail et faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main d’œuvre à bon marché (...)"

Pour faire bonne mesure, le refondateur du capitalisme n'a pas oublié de ranimer la taxe Tobin : "Il faut faire participer la finance à la réparation des dégâts qu'elle a provoqués. C'est une question d'efficacité. C'est une question de justice. C'est une question de morale. La taxe sur les transactions financières doit être mise en œuvre". Qu'en pensent donc ses amis Barack Obama et David Cameron ? Sans lesquels rien ne se fera. Eh bien, ils sont farouchement contre.

Je ne suis pas un capitaine de pédalo dans la tempête, moi !

Mais alors, pourquoi reconduire un président qui n'a que des promesses à offrir ? La réponse est simple et limpide : sans lui, cela aurait été pire encore. Message subliminal : imaginez donc l'état de la France avec François Hollande à sa tête, ce "capitaine de pédalo dans la tempête". En clair, les Français ont beaucoup de chance d'avoir eu Sarkozy comme Président pendant cette crise "inouïe". "Si elle a tenu, si elle a résisté, si elle a réussi jusqu'à présent, à conjurer le doute qui déclenche la crise de confiance, c'est grâce au courage et au sang-froid dont vous faites preuve depuis 3 ans, c'est grâce à la solidité de nos institutions, c'est grâce à notre protection sociale, qui garantit la solidarité dans l'épreuve, c'est grâce aux réformes que nous avons accomplies ces dernières années. Je pense notamment à la réforme des retraites et à toutes les mesures visant à diminuer nos dépenses publiques qui ont permis à la France de garder la confiance de ceux qui lui prêtent leur épargne pour financer son économie". Et tant pis, si la perte du triple A n'est qu'une affaire de semaines.

Toujours en campagne, dès le lendemain 1er janvier, il a récidivé en tenant un discours des plus protecteurs pour les usagers du transport aérien, suite aux grèves des personnels de sécurité des aéroports pendant la période de Noël. "Ce que nous avons fait pour le transport ferroviaire (le service minimum), nous le ferons pour le transport aérien." Bref, revotez pour moi pour être sûr de pouvoir au moins partir en vacances en avion. Un programme qui a au moins le mérité d'être à la mesure de ses possibilités.

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