La perfide Albion

Le gouvernement, à commencer par son contesté ministre de l'économie et des Finances, François Baroin, a failli rallumer la guerre de cent ans. Afin de minimiser l'inéluctable et imminente perte du Triple A français, "the Voice" (le surnom de Baroin dans les milieux financiers) a sorti l'artillerie lourde contre le Royaume-uni : "On préfère être français que britannique en ce moment sur le plan économique." La pique à l'adresse de nos voisins rosbifs n'est pas gratuite. Contrairement à Paris, Londres n'est pas menacée de voir le poids des intérêts de sa dette alourdie par une prochaine dégradation de celle-ci. Or, le jaloux Baroin y voit une injustice insupportable, qui discrédite les
 Standard & Poor's, Fitch et autres Moody's. Bercy considère en effet que la situation outre-manche est pire qu'en France. Ce n'est peut-être pas faux. A la différence près que la banque d'Angleterre peut, elle, toujours battre monnaie, contrairement à son homologue française. Et éviter ainsi d'avoir à financer sa dette à grands frais sur les marchés.