Je déclare la guerre au Mexique

Les éditorialistes critiquent, mercredi 16 février, avec un bel ensemble les "cafouillages" et "bredouillements" contre-productifs de la diplomatie française dans l'affaire Cassez, allant jusqu'à accuser Nicolas Sarkozy de s'être comporté "comme un éléphant dans un magasin de porcelaine".

"En dédiant cette manifestation à Mme Cassez, M. Sarkozy ne pouvait ignorer qu'il allait provoquer le retrait du Mexique", selon l'éditorialiste du Monde qui se demande si Nicolas Sarkozy, "plus justicier que diplomate", a eu "raison de transformer, lui aussi, une affaire particulière en affaire d'Etat ?"

Pour Jean-Marcel Bouguereau (> lire son blog), l'éditorialiste de La République des Pyrénées, "Sarkozy a agi comme un éléphant dans un magasin de porcelaine". "En 24 heures, il s'est mis à dos tout un pays!"

Daniel Ruiz, dans le Journal La Montagne, déplore lui aussi que "décidément les tenants de notre politique extérieure n'en finissent plus de se prendre les pieds dans le tapis." "Cette affaire du Mexique dans laquelle, une fois encore, la France a réagi à l'émotion, ne fait qu'enchaîner avec nos bredouillements dans les révolutions arabes, notre brouille avec les Chinois, ou la vente ratée du Rafale à notre ami Lula", estime l'éditorialiste.
"Diplomatie à la hussarde"


"Une politique de l'émotion est-elle viable?" s'interroge Gérard Noël dans Vosges Matin. "La diplomatie à la hussarde avec menaces de représailles n'aboutit jamais aux résultats escomptés", juge l'éditorialiste lorrain.

"S'adresser au président mexicain comme s'il s'agissait d'un vulgaire préfet français ne pouvait être que contre productif, surtout dans un pays qui garde encore le souvenir de l'expédition lancée par Napoléon III pour installer un prince autrichien sur le trône du Mexique", estime pour sa part Bruno Dive dans Sud-ouest tandis que Gilles Debernardi (Dauphiné Libéré) ironise: "On dirait l'histoire du "pavé de l'ours", à la sauce Chili con carne." "Au lieu d'une attaque frontale, l'Elysée aurait quand même pu réagir par les voies diplomatiques. La finesse et l'humilité ne nuisent pas, parfois", assène l'éditorialiste.
"Graves irrégularités" de la procédure

Michel Vagner (L'Est Républicain) critique lui aussi "une infructueuse stratégie du bulldozer" du président Sarkozy contre son homologue Felipe Calderon tandis que Philippe Waucampt, dans Le Républicain Lorrain, stigmatise "la diplomatie d'opérette de ces dernières années". "Il est évident qu'on ne traite pas un pays comme le Mexique avec une désinvolture de garçons de bain", juge-t-il.

Seul Laurent Joffrin, dans Libération, trouve quelques excuses à la diplomatie française, vu les "graves irrégularités" de la procédure: "On peut difficilement reprocher au président Sarkozy de s'intéresser de près au sort d'une de ses compatriotes condamnée dans des conditions contestables dans un pays étranger" juge-t-il même si "on peut ensuite discuter à perte de vue sur la meilleure manière de le faire."

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