En France aussi la révolte gronde

Ma parole ! On va bientôt se croire en Tunisie ou en Egypte ! Après les magistrats et la maréchaussée, voilà que c'est au tour de la pénitentiaire de descendre dans la rue. Ils n'ont pas digéré que je vire le directeur régional de leurs services à Rennes, ces cons-là ! C'est pourtant un peu par sa faute que Laetitia est morte. C'est ce qu'a conclu l'enquête à charge que j'ai demandée à Mercier de faire conduire à ses services manu militari. Qu'aurait dit la famille de Laetitia si je n'avais rien fait ? Qu'aurait pensé l'opinion si je ne lui avais pas jeté en pâture un coupable, comme je l'ai toujours fait et comme cela m'a toujours si bien réussi pour faire oublier les insuffisances de ma politique ? L'opinion se serait inquiétée : "Mais on nous l'a changé notre Sarkozy. C'est plus le même. Il s'est ramolli comme papy Chirac. En vrai roi fainéant qu'il s'est métamorphosé."
Heureusement que la France des terroirs et des territoires, celle qui se lève tôt, elle, elle me reçoit toujours 5 sur 5. Rien à voir avec ces fainéants qui ne pensent qu'à faire grève et à manifester, à l'instar de ces directeurs de prisons. Et qui osent, par dessus le marché, venir défiler place Vendôme ! Sous les fenêtres du Ritz, qui sont, c'est vrai, mitoyennes de celles du ministère de la Justice. Le symbole par excellence de la justice de classe chère à mon coeur. Heureusement que Brice a fait donner les CRS. Sinon, ils allaient finir par effaroucher les émirs du Golfe qui font leurs emplettes chez Boucheron et descendent au Ritz. De quoi nous faire perdre un point de PIB si ça continue. A défaut de leur vendre nos Rafales, qu'on continue au moins de leur vendre nos gourmettes Van Cleef et nos montres Cartier aux salafistes en burka.

ARTICLE DU POINT
Plusieurs dizaines de directeurs pénitentiaires ont protesté mercredi à Paris, près du ministère de la Justice, contre la sanction prise contre le directeur interrégional des services pénitentiaires (DISP) de Rennes, relevé de ses fonctions après l'affaire Laetitia.

Parmi la centaine de personnes rassemblées à proximité de la place Vendôme, des directeurs pénitentiaires venus de toute la France - Lille, Nîmes, Nice, Lyon par exemple - étaient soutenus par des membres des trois syndicats de magistrats (SM, USM, FO), a constaté une journaliste de l'AFP.
"C'est la première fois que nous nous retrouvons aussi nombreux pour manifester alors que notre corps ne compte que 500 personnes", a constaté Jean-Michel Dejenne, du Syndicat national des directeurs pénitentiaires (SNDP) qui s'était joint à l'initiative lancée par le syndicat pénitentiaire FO-Direction.
"Les directeurs pénitentaires sortent de l'ombre pour témoigner de leurs difficultés au quotidien et pour exprimer notre indignation face à la sanction qui a touché notre collègue", a-t-il ajouté.
Michel Mercier a décidé de mettre fin aux fonctions du DISP de Rennes Yvan Laurens, première sanction après des rapports internes qui avaient mis en cause le suivi pénitentiaire du meurtrier présumé de Laetitia Perrais.
Ce qui est arrivé à ce cadre "peut nous arriver demain à tous car aucun d'entre nous n'est en mesure d'exercer sa mission avec les moyens qu'on nous donne", a expliqué à l'AFP un directeur de prison sous couvert d'anonymat.
Alexandre Bouquet, directeur adjoint de la prison de Nice, évoque des "demandes bureaucratiques qui augmentent à la vitesse grand V au détriment du coeur du métier: l'humain". Il pointe aussi "le manque de reconnaissance" qui affecte leur profession, méconnue du grand public.
"Nous ressentons une absence complète de soutien de notre hiérarchie, nous sommes laissés à nous-mêmes avec des responsabilités croissantes", a renchéri un de ses collègues de la région ouest.
Une délégation de manifestants a été reçue par des collaborateurs du garde des Sceaux Michel Mercier, qui était en déplacement à Nantes pour évoquer les suites de l'affaire Laetitia.

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