L'art de se moquer du "Monde"

L'affaire Clearstream est une bonne affaire pour le Monde. Chaque nouveau numéro apporte son lot de rebondissements. Et les ventes s'envolent. Son édition datée d'aujourd'hui n'échappe pas à la règle. Selon le quotidien du soir, à l'issue du désormais célèbre rendez-vous du 9 janvier 2004 au Quai d'Orsay, entre Dominique de Villepin (DDV), Jean-Louis Gergorin et le Général Rondot (photo ci-contre), celui -ci aurait effectué des vérifications auprès d'une banque italienne, censée être cliente de Clearstream, pour savoir si Nicolas Sarkozy y détenait un compte. Ses recherches s'avèrant négatives, le général aurait fait part de ses doutes à Villepin et à MAM. Et leur aurait fortement conseillé, en vain, d'arrêter les frais.
"J'ai alerté les autorités politiques, à savoir M. de Villepin et Mme Alliot-Marie, en les mettant en garde sur les risques que faisait courir cette affaire et, malgré tout, tout s'est poursuivi, c'est-à-dire que certains ont continué à y croire ; il n'y a pas eu de stop mis à cette affaire, qui a continué à se développer avec les lettres de dénonciation notamment, sans que quelqu'un ait le courage politique de dire 'stop, arrêtons le jeu de massacre'" (propos du général Rondot selon des extraits de son audition).

Villepin n'a pas découvert
la manipulation
touchant Sarkozy par la presse

En mai 2004, le juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke, qui enquête sur les rétrocommissions dans l'affaire des frégates de Taïwan reçoit un premier envoi anonyme de noms d'industriels ayant pu bénéficier de comptes occultes. Suivront un cédérom contenant un listing de comptes Clearstream puis une liste d'hommes politiques. Or DDV a toujours affirmé qu'il avait eu connaissance de de l'éventuelle implication de Nicolas Sarkozy, après, lorsque le magazine le Point avait dévoilé l'affaire. Si le général dit vrai, DDV vient de se rapprocher un peu plus de la sortie. Que de plus en plus de monde, y compris dans son camp, aimeraient lui voir prendre. Avant que la France ne devienne, un peu plus encore, la risée du monde.
Dans un communiqué, le toujours premier ministre a dénoncé "vigoureusement l'exploitation faite à nouveau par Le Monde de propos tronqués, d'amalgames, d'interprétations". Et à l'assemblée, lors de la séance des questions-réponses aux membres du gouvernement, il s'est défendu bec et ongles en stigmatisant "un feuilleton de presse" et "un lynchage médiatique". Toujours les grands mots en guise de grands remèdes...

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