Bayrou : "Halte à la haine au sommet de l'Etat."

C'est un homme en colère qu'a reçu Claire Chazal dimanche soir. Une colère froide et digne. Pas une de ces colères théâtrales que nous jouent et rejouent nos excellences gouvernementales ces derniers temps. Il ne manquait pas de panache le Béarnais. De plus en plus ressemblant à son modèle Henri IV et à la biographie qu'il lui avait consacrée il y a quelques années.
Halte à la "déliquescence, à cette "haine au sommet de l'Etat" qui prend la France en otage des intérêts de clans rivaux dans une lutte à mort, s'est-il exclamé en substance. Révolue donc "l'opposition de salon" que lui reprochent ses "camarades" socialistes. Même s'il a pris soin de préciser qu'il ne s'agit pas de rejoindre les rangs de l'opposition parlementaire mais ceux de "l'opposition au déclin de la France". "C'est l'acte fondateur de l'UDF pour la campagne présidentielle", a approuvé sa conseillère de choc, la vice-présidente du mouvement, Marielle de Sarnez. La preuve que la politique politicienne ne perd jamais complètement ses droits.
En privé, beaucoup de députés UMP ne détesteraient pas voter avec Bayrou. Lellouche a eu cette formule : "Beaucoup d'entre nous se poseraient la question si Villepin engageait sa responsabilité." Et, à Accoyer qui est monté sur ses grands chevaux pour déclarer que Bayrou était maintenant dans l'opposition, avant que de monter aujourd'hui à la tribune de l'Assemblée pour soutenir le gouvernement contre la motion de censure socialiste, Méhaignerie a conseillé : "Tu te contentes de dire "le silence est d'or" et tu redescends."

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