La chasse au Villepin est ouverte

Chez Raffarin, la vengeance est un plat qui se mange... tiède. Moins d'un an après avoir rendu son tablier, il ne prend plus la peine de ménager son successeur. Il demande ouvertement sa peau. Pour la meilleure des raisons qui soit, évidemment : "Il faut sauver le soldat Chirac." La cote de popularité du président est en effet à l'image de celle de son premier ministre : sous la ligne de flottaison du ridicule. Chirac est ainsi devenu le président le plus impopulaire de la Vème république. Cependant, les mauvaises langues pourraient siffler que son abracadabrantesque "je promulgue, je suspens..." y est peut-être un peu pour quelque chose. Raffarin aurait pu trouver un meilleur prétexte pour réclamer la tête de celui qui ne s'en privait pas, quand il n'était encore que son ministre de l'intérieur. On lui suggère : "Villepin a réussi à être plus impopulaire que moi !"

Déçu d'avoir été tenu à l'écart,
Borloo lâche Villepin

Borloo n'est pas en reste. Après s'être ostensiblement affiché au côté de Sarkozy, au sortir de la réunion d'enterrement du CPE à l'Elysée, lequel l'avait complimenté pour "sa boorloterie" (les mesures de remplacement du CPE ont été concoctées par les services du ministre de la cohésion sociale) il doute ouvertement que le premier ministre ait la capacité de se refaire une santé. Durant le week-end pascal, MAM avait lâché : "Il va lui être difficile de rebondir et d'être crédible". Et de prévoir une démission début juin au plus tard "car Chirac n'aime pas réagir à chaud".
Pendant ce temps, Villepin fait encore semblant d'y croire. Ainsi a-t-il demandé à quelques ministres de lui préparer un nouveau discours de politique générale, qu'il pourrait prononcer devant le Parlement. Avant de poser la question de confiance ? Mais il n'est pas sûr que cela suffise. Selon le sondage du jour CSA pour La Vie et France Info, sa cote de popularité vient de connaître une baisse de cinq points. Seulement 24% des sondés déclarent lui faire confiance. Pour Villepin, ça sent de plus en plus le sapin.

Cet article est également paru sur le quotidien en ligne Agoravox fondé par Joël de Rosnay

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